Cette semaine c’est le gardien de but du Rodez Aveyron Football, Erwin Zelazny, qui a été désigné par Sébastien Da Silva, qui répond à nos questions.
- Sébastien souhaitait te poser les questions suivantes : «Est ce que c’est depuis que tu n’es plus sponso Adidas que tu te retrouves avec des gants qui glissent ? Toi qui a évolué 7 ans avec le groupe pro du FC Nantes, ça ne te change pas trop de travailler avec un attaquant atypique comme moi ?»
Même si je ne suis plus sponso, mes gants ne glissent pas plus qu’avant. Tu dois confondre !
Au delà de son profil atypique, c’est surtout son corps de lâche qui m’impressionne le plus. Je me demande comment il peut marquer des buts (Rires). Je rigole bien entendu, ce que je sais, c’est que je gagne souvent les duels en face à face contre Seb.
- Tu as connu le monde pro pendant de longues années, quelle est la différence majeure entre ton expérience à Nantes et celle que tu as commencé à Rodez depuis cette saison ?
Il a fallu se réadapter en terme d’exigence, au quotidien. On ne peut pas demander la même exigence à un groupe professionnel, à des joueurs professionnels, dont c’est le métier à part entière, qu’à un groupe amateur, où un bon nombre de joueurs ont des activités professionnelles, des études, à côté. Il a fallu comprendre et accepter que des fois, certains pouvaient être fatigué, pouvaient avoir la tête ailleurs. La différence majeure, c’est l’adaptation par rapport à l’exigence que j’ai du avoir.
- Par rapport à ces deux expériences, quelles sont les éléments communs ?
En terme d’entrainement, je pense que l’on s’entraine plus cette année que lors de mon expérience précédente à Nantes. Je pense aussi que le fait que ce soit Laurent l’entraineur, lui qui a connu le monde professionnel, on s’en rapproche de plus en plus. L’entrainement a lieu le soir, alors que les groupes pro s’entrainent tous les matins.
Les infrastructures sont bonnes, voir même très bonnes. Le seul petit regret, c’est que tout ne soit pas regroupé sur un seul et même site, ce qui permettrait, notamment d’avoir un vestiaire pour nous, une salle de vie, où les joueurs peuvent se voir avant et après l’entrainement. C’est aussi dans ces moments que les groupes se renforcent.
- Quelle est ton ressenti, personnellement et collectivement, sur cette saison ?
Collectivement, je ne suis pas spécialement surpris des difficultés que l’on rencontre, dans la mesure ou on a un groupe jeune, avec des joueurs qui découvrent la CFA. La poule C est difficile, très atypique, avec des matches basés sur l’engagement physique. Il reste encore 4 matches, certes compliqués, mais on doit prendre les matches les uns après les autres. Gagner 3 matches nous permettrait d’avoir complètement notre destin entre nos mains et d’accrocher le plus rapidement possible la 13ème place, au minimum. Il y aura aussi le meilleur 14ème des 4 groupes qui sera sauvé, mais ce n’est pas l’objectif. On doit se sauver nous mêmes et ne pas dépendre des autres. On ne doit pas se cacher derrière le manque de chance, les cartons, les réserves pro renforcées etc.., on est à la place où on doit être, on s’est mit dans cette situation. A nous de nous en sortir le plus rapidement.
Personnellement, c’est difficile de parler de moi-même. Le seul point que je veux faire ressortir, c’est que, malgré la saison difficile, j’ai retrouvé beaucoup de plaisir à retrouver la compétition, jouer tous les week-ends, à évoluer à Paul Lignon devant un public assez fourni pour un club évoluant en CFA. C’est dans l’ensemble quelque chose de positif.
- Tu évoquais la “jeunesse du groupe”, est ce que tu penses que l’ensemble de l’équipe a pris la pleine mesure du niveau CFA, après ce début de saison correct, contre des équipes proposant moins de jeu et plus de défi physique ?
Aujourd’hui, le contenu, c’est bien, mais ce qui est le plus important dans le foot, c’est de marquer des buts et de ne pas en prendre. Aujourd’hui, on a une défense plutôt correcte (25 buts encaissés, soit en moyenne 1 par journée, 9ème défense de la poule), le soucis, c’est de marquer des buts, on marque trop peu. A un moment donné, on est friable, à l’image de notre série de 7 matches sans défaite, on a été capable d’enchainer 4 matches sans encaisser de but. Le maximum de buts que l’on a marqué cette saison lors d’un match, c’est deux. Donc dès que l’on encaisse un but, c’est sur que c’est déjà plus compliqué pour nous d’aller chercher la victoire. Notre classement, avec 6 ou 7 buts de plus, nous permettrait d’être dans une situation beaucoup plus confortable. Maintenant, la situation est ce qu’elle est, on doit réagir dès ce week-end contre Bayonne, qui plus est à domicile.
- Est-ce que cette série de 7 matches sans défaite est la corrélation entre une bonne défense et une attaque plus réaliste ?
Oui je pense. Les occasions, on les a eu sur les matches, notamment sur les 7 derniers matches. Lors de notre série, nous avons été plus réaliste, soutenue par une bonne défense. A ce niveau, ça se joue à des détails. On doit tous tirer dans le même sens, être hyper solidaires, faire les efforts ensemble, pour ramener une victoire. Et ce qui nous sanctionne, c’est notre classement, cela souligne les erreurs que l’on a pu commettre sur certains matches. Je le disais, c’est un groupe jeune, et l’apprentissage ne fait pas trop de cadeaux à notre niveau.
- On sait que le système de jeu mis en place par Laurent est tourné vers l’avant, basé sur la possession, le contre pied, tu adhères complètement à ce projet de jeu ?
Le projet de jeu est bien, même très bien, à condition que l’on ait des leaders sur le terrain. Et que justement, dans ce sens là, qu’on ait pas ce projet de jeu fixe en tête, mais de se l’adapter, se l’approprier. On veut jouer, on veut repartir de derrière, sauf que certaines zones du terrain sont des zones à risque. Il faut donc appliquer ce projet de jeu le plus possible, mais ne pas se mettre en danger dans des zones du terrain à risque. Il y a les indications que Laurent va nous donner, avec ses idées, avec son expérience et puis ensuite, il y aura ce que l’on va en faire sur le terrain. Il faut aussi adapter ce projet de jeu en fonction de l’adversaire que l’on affronte, et de la physionomie du match.
- On a pu entendre par moment que le RAF avait plus de facilité à mettre en place son jeu à l’extérieur qu’à domicile, est ce que tu partages ce point de vue ?
Non, je ne partage pas forcément ce point de vue. Une chose est sure, c’est que ça dépend de l’adversité. C’est une identité très forte que l’on doit s’approprier. Aujourd’hui, pour appliquer notre style et philosophie de jeu, il faut une rigueur mentale, physique et technique continue pour pouvoir l’appliquer au mieux. Si l’équipe en face propose du jeu, cela donne un général un match plaisant. A nous de convertir ces matches plaisants à la victoire.
- Un mot sur l’arrivée de Greg au sein de l’équipe ?
Ca se passait déjà très bien avant avec Laurent et Thomas. Ca se passe toujours très bien avec l’arrivée de Greg. Une chose est sure, c’est que Greg peut apporter son expérience, sa rigueur. C’est intéressant et bénéfique pour tout le monde. J’irai même plus loin, en espérant que ça se prolonge, au delà de cette saison, parce que c’est intéressant pour tout le monde d’avoir un regard différent. Ca doit permettre à Laurent d’échanger avec Greg et nous également.
- Un mot sur ton implication au sein du club et d’autres catégories ?
Oui, au début de saison, on m’a évoqué la prise en charge des spécifiques gardien avec les U17 Nationaux et également sur la D1 Féminine. C’est quelque chose que j’ai accepté par passion, par plaisir. J’en profite pour féliciter l’ensemble du groupe de la D1 Féminine, et surtout les deux gardiennes, Déborah et Julie, qui ont fais une grande saison. Je suis content pour elles. Et également les gardiens de la catégorie U17. A partir du moment ou on m’a proposé d’effectuer ces spé gardiens, de part ma formation, mon expérience, c’est intéressant de les encadrer. C’est quelque chose que j’ai fais tout naturellement.
- Ton objectif de stats pour cette fin de saison ?
Qu’on se maintienne. Les chiffres m’importent peu. Ce qu’il y a de concret, c’est le maintien. Et peu importe la manière, il faut qu’on l’obtienne.
- Est-ce que tu sens qu’il y a une prise de conscience par rapport au classement ?
Je pense que c’est une prise de conscience individuelle et collective. Ca fait plusieurs semaines qu’on est dans cette situation délicate. Maintenant on est tous conscients de l’urgence de la situation. Tout le monde a cette même ambition et objectif commun de se maintenir.
- Peux-tu nous parler de ton parcours sportif ? Scolaire ? Professionnel ?
Je vais résumer, je suis arrivé à l’âge de 12 ans au FC Nantes, au centre de pré-formation pendant deux ans et demi. J’ai ensuite intégré le centre de formation pendant également deux ans. Suite à ça, j’ai signé mon premier contrat professionnel à 16 ans et demi. J’ai effectué ensuite 7 années de contrat professionnel avec le FC Nantes, où j’ai eu la chance d’intégrer le groupe professionnel, que ce soit à l’entrainement ou en compétition.
D’un point de vue scolaire, j’ai eu mon brevet. J’ai également un BEP Vente. J’ai très tôt fais le choix de privilégier ma carrière de footballeur.
J’ai également le tronc commun du BE1, je n’ai pas encore validé la partie spécifique.
- Par rapport à ton parcours de sportif professionnel, est ce que tu penses que le double projet mis en avant par le RAF est une bonne solution pour les joueurs ?
Oui, après le plus dur est le choix. C’est l’équilibre des deux qui doit être primordial. Ca demande beaucoup de volonté. Quand on évolue en CFA, le double projet est presque primordial. En terme d’équilibre, le fait de se lever chaque matin et d’avoir une activité et une vie sociale à côté du foot, c’est important.
- Quelles sont pour toi les deux qualités de ton jeu ?
Duel et jeu au pied
- Hormis le football, quels sont tes passe-temps ?
Le sport en général, que ce soit à pratiquer ou à regarder. Voir les amis, notamment à Nantes, et la famille dans le Nord Pas de Calais, c’est plus rare à cause de la distance mais précieux.
- Laurent Peyrelade en 2 mots ?
C’est difficile de donner deux mots pour décrire Laurent par rapport à ses qualités humaines et footballistiques. C’est quelqu’un de passionné et qui est très apprécié par l’ensemble du groupe.
- Le club en 2 mots
Structuré et Cohérent
- Une citation ? Une devise ?
Je vais reprendre celle du FC Nantes : ” Celui qui renonce à devenir meilleur cesse déjà d’être bon”
En Décalé
- As-tu un surnom ? Et peux tu nous en expliquer l’origine ?
Zelaz, qui est un diminutif de mon nom
- La musique que tu aimerais entendre quand vous rentrez sur le terrain à Paul Lignon ?
Souvent du Jean-Jacques Goldman
- Un rituel d’avant match ?
Etant goal, beaucoup de moments de concentration et de prières
- Une qualité ? Un défaut ?
Disponible et Mauvais perdant
- Une journée idéale pour toi ?
Le jour de Noël et le réveillon en famille
- Si tu devais passer une soirée avec une célébrité ?
Gianluigi Buffon
- Le sport que tu aimes pratiquer en dehors du foot ?
Tous les sports de raquette me plaise, que ce soit le tennis, le badminton, le ping-pong, le squash. Ce sont en plus des sports complémentaires avec le poste de gardien de but.
- Le sport que tu n’aimes pas pratiquer ?
Aucun
- Ce que tu adores dans ton sport ?
La compétition
- Ce que tu apprécies moins dans ton sport ?
Le début de saison avec la prépa physique
- Quel est ton ou ta meilleure amie dans le monde du football ?
Je suis en contact avec beaucoup de monde mais sans avoir de “préférence”. J’ai toujours eu de bons rapports avec tout le monde.
- Ta plus belle rencontre dans le football ?
C’est difficile de ne retenir qu’une personne, je vais en citer 3 : Jérome Alonzo, avec qui j’ai beaucoup appris ; Sylvain Wiltord et Fabrice Pancrate.
- Ton meilleur souvenir foot ?
Le parcours Gambardella en 2009 avec cette finale au Stade de France contre Montpellier.
- Ton plus beau but ou ton plus bel arrêt ?
(Rires), malheureusement, il n’y a pas eu de but. Plus bel arrêt, les deux tirs aux buts arrêtés contre Lyon en demi-finale de Coupe Gambardella. C’était contre la génération Grenier, Lacazette, Lopes.
- Le match de football que tu as vu à la télé qui t’as marqué ?
Finale de Ligue des Champions entre Liverpool et le Milan AC. Petit clin d’oeil avec une belle prestation du gardien de Liverpool, Jerzy Dudek, qui est polonais, comme moi.
- Ta plus grosse blessure ?
Que des petits pépins physique, rien de grave.
- Quelle chanson as-tu chanté pour ton arrivée à Rodez ?
Inaya – Soprano
- Le plus chambreur de l’équipe ?
Laurent Peyrelade
- Celui qui se plaint le plus souvent sur les terrains ?
Mat Guerbert
- Le plus fort techniquement ?
Edouard Daillet
- Le coéquipier qui a toujours le sourire ?
Seb Da Silva
- Le plus mauvais perdant ?
Hugo Bobek et moi
- Le plus maladroit dans la vie de tous les jours ?
Seb Da Silva
- Le plus assidu ?
Jérémie Roumegous
- Qui chante le plus mal ?
Abdel
- Le meilleur état esprit ?
David Suarez
- Celui qui n’a aucune gêne ?
Valentin Rosier
- Si tu devais définir cette saison 15/16 avec le RAF en quelques mots ?
Intéressante mais difficile
- Ton pronostic pour le gagnant de la Ligue des Champions cette année ?
Bayern de Munich
- Ton pronostic pour l’Euro ?
Croatie
- Ton joueur préféré ?
Iker Casillas
- Un week-end off, qu’est ce que tu proposes de faire à tes coéquipiers ?
De pouvoir se retrouver dans un contexte totalement différent, qui va permettre de découvrir une personnalité différente de chacun
- Tes coéquipiers débarquent un soir chez toi, qu’est ce que tu leur fais à manger ?
Raclette
- Si tu devais décerner un Talent Foot National pour les 22 premières journées de championnat, tu le donnerais à qui ?
Seb Da Silva parce qu’aujourd’hui, on le voit bien, le plus dur c’est de marquer des buts et il en a mit 9 donc bravo à lui
- Qu’est ce que tu apprécies de lire un lendemain de match dans la presse ?
Victoire du RAF, nous voir sortir de la zone rouge
- Qu’est ce que tu n’apprécies pas de lire un lendemain de match dans la presse ?
Actuellement, le classement
- L’accroche pour aborder une fille ?
Le dialogue
- Le tue l’amour ?
Les poils
- Ton côté féminin ?
Mes déodorants (Rires)
- La chose la plus drôle que tu aies vue ou entendue sur un terrain ?
Quand on a joué à 12 sur le terrain pendant plus de quinze minutes contre Montpellier en amical.
- La chose que tu sais faire et que peu de personnes savent faire ?
Parler facilement devant un groupe
- La chose que tu ne sais faire et que beaucoup de personnes savent faire ?
La vaisselle
- Si tu devais passer au J+1 de Julien Cazarre par rapport à une action sur le terrain, ça aurait été laquelle ?
Le but à Lens en 2011
- La pire faute de goût vestimentaire ?
Couleur unie
- Emission de télé à laquelle tu aimerais participer ?
Emission politique / Mots croisés ou Des Paroles et des Actes pour des débats politiques
- Le dernier film qui t’as marqué ?
Creed – L’héritage de Rocky Balboa
- Un plat ?
Les repas polonais de ma grand-mère
- Un lieu ?
Stade de la Beaujoire
- Tu gagnes au loto. Quelle est la première chose que tu fais ?
Je fais plaisir à ma famille et à mes proches
Je profite de cette interview pour remercier David Mainhaval pour les spécifique gardien proposés depuis le début de saison ainsi que le staff médical, Cyril et Julien. Et également tous les bénévoles du club pour leur investissement.
- Qui souhaites-tu voir faire cette interview décalée et quelle question as-tu envie de lui poser ?
Ce sera Valentin Rosier
“Suite à sa nouvelle coupe de cheveux, qu’est ce que ça fait de passer de Marcello à Sean Paul ?”
“Est-ce que tu comptes marquer un but cette saison ?”