Le match opposant nos Rafettes aux Girondines de Bordeaux sera placé sous le signe du sport féminin. L’occasion pour nous de mettre en avant ces sportives qui évoluent au plus haut niveau du sport français. Sophie Duarte, Marie Bousquet, et Jöna Aigouy ont en commun leur racine Aveyronnaise et leur amour pour le stade. Respectivement coureuse de demi-fond, footballeuse, et spécialiste en lancer de javelot, nous sommes partis à la rencontre.
Présentez vous en tant que sportive.
Sophie Duarte : “Je suis Sophie Duarte, internationale sur 3000 steeple, 5000 m, 10 000 m, et cross country. J’ai 36 sélections en équipe de France. J’ai fait les Jeux Olympiques, je suis Championne d’Europe, et j’ai conservé pendant plus de 10 ans le record de France de 3000 steeple. J’ai également fait plusieurs championnats du monde sur piste, avec des places de finalistes. J’évolue au CA Balma depuis 2009.”
Marie Bousquet : “Je m’appelle Marie Bousquet, j’ai 18 ans, je joue au Rodez Aveyron Football depuis l’âge de 5 ans. J’évolue en D1 Arkema, et je suis également passée par le pôle espoir féminin de football à Blagnac.”
Pouvez-vous nous raconter votre entrée dans la pratique ?
Sophie Duarte : “En fait je courais de manière auto organisée à Espalion, dans le Nord Aveyron, j’ai commencé comme ça. C’est pendant ma première année de fac où un entraineur Patrick Deprez m’a rencontré sur un stade et m’a proposé de commercer l’athlétisme. C’est là que j’ai pris ma première licence. J’ai vraiment commencé sur les terres Aveyronnaises et même sur l’Aubrac, je courrais d’abord pour l’aspect loisir, santé et bien-être. Je n’ai pas été licenciée jeune, néanmoins, je faisais beaucoup de sport à l’UNSS, j’avais un esprit de compétition assez élevé.”
Marie Bousquet : “J’ai commencé le foot dans le jardin chez mes grands-parents avec mes cousins, j’y jouais aussi beaucoup à l’école avec les garçons. Un jour, il y a un ami à moi qui m’a demandé de venir essayer le foot avec lui à Rodez et c’est là que j’ai accroché, je n’ai jamais quitté le club depuis.”
Quel est votre meilleur souvenir sportif ?
Sophie Duarte : “C’est vraiment très difficile de choisir, il y en a beaucoup. Je pense que mon meilleur souvenir finalement, c’est mon premier championnat du monde, puisque voilà, on retient vraiment les premières choses. J’arrive avec beaucoup de convictions sportives, et en fait, c’est une année où tout se passe super bien, je bats mes records tout au long de la saison, et je finis 5ème au championnat du monde à Osaka devant des Russes, des Kényanes et des Africaines. C’est là que commence vraiment ma carrière.”
Marie Bousquet : “J’en ai deux en tête, le premier c’est ma première convocation en Équipe de France en U17, où on devait affronter l’Allemagne et le Danemark en match amicaux, et le second c’est la montée en D1 Arkema l’année dernière. C’était une saison où j’ai pu jouer pas mal de matches, j’en garde de bons souvenirs.”
Quelles sont vos ambitions pour la saison prochaine/ qui arrive ?
Sophie Duarte : “Aujourd’hui, je suis en pleine reconversion pour devenir entraîneuse à la Fédération Française d’Athlétisme et je suis actuellement des athlètes qui vont participer aux Championnat du Monde ou qui préparent les Jeux Olympiques. A visée internationale, je n’ai plus d’ambition en tant qu’athlète.”
Marie Bousquet : “J’espère pouvoir être titulaire, faire le plus de matches possible avec cette équipe, et pourquoi pas retourner en Équipe de France.”
Comment conciliez-vous vie professionnelle/étudiante et haut niveau ?
Sophie Duarte : “J’ai eu la chance et la malchance de commencer l’athlétisme tard, donc j’avais déjà une maîtrise en poche. Ma pratique, c’était mon métier, donc voilà, j’étais professionnelle. J’avais déjà un bagage professionnel, donc je me suis consacrée à 100 % à ma pratique au niveau professionnel. Je n’ai pas eu besoin de réussir à concilier les deux.”
Marie Bousquet : “Je suis actuellement en première année de STAPS à Rodez. Je m’investis à fond dans le football et dans les études. C’est parfois compliqué parce qu’il m’arrive de devoir louper des entraînements quand j’ai des cours obligatoires à la fac, ou inversement, il m’arrive de devoir louper les cours pour le football, et devoir les rattraper plus tard. Ce n’est pas tout le temps facile, mais je pense avoir trouvé mon équilibre.”
Concernant ma vie professionnelle, comme le lancer de javelot n’est pas ultra démocratisé, j’ai du faire plein de petits travail à côté pour pouvoir m’en sortir. Aujourd’hui, je suis tutrice en STAPS au sein du même CREPS dématérialisé dans lequel j’ai étudié. Aujourd’hui, je pense avoir trouvé un équilibre entre mon travail (le tutorat en STAPS) et mes études que j’ai réussi à aménager en trois ans pour pouvoir préparer les JO.”
Qu’est-ce que vous diriez aux jeunes filles qui hésitent à se lancer dans la pratique ?
Sophie Duarte : “Il faut déjà prendre beaucoup de plaisir à faire du sport régulièrement, déjà pour l’aspect santé, le sport fait partie de la vie. Moi, je dirais aux jeunes de croire en soi, de persévérer et de rester focalisé sur ses motivations profondes sans oublier les études. Osez, c’est vraiment ce message, ne pas hésiter à se lancer.”
Marie Bousquet : “Je leur dirai qu’il faut pas hésiter à se lancer, que le seul moyen de savoir si ça nous plait et si ça va marcher c’est de tester. Je leur dirai que quand on commence le football, en général on y reste” (rires)
Et pour finir, qu’est-ce-que l’on peut vous souhaiter pour cette fin de saison/ début de saison ?
Sophie Duarte : “En ce moment, je passe pas mal de diplômes professionnels et universitaires pour vraiment être bien formée. Aujourd’hui on peut me souhaiter d’avoir des résultats en tant qu’entraîneuse, et faire des choses pour faire évoluer ma pratique aussi. Le sport ne va pas s’arrêter en 2024, et ça il faut bien le saisir.”
Marie Bousquet : “En ce qui concerne les études, on peut me souhaiter de rentrer en école de kiné à Rodez, et concernant le foot, on peut me souhaiter d’obtenir le maximum de temps de jeu, et des titularisations. Pour finir, sur un aspect collectif, on peut surtout nous souhaiter un maintien en D1 Arkema”