Samedi 25 février à Paul Lignon, nos Ruthénois reçoivent le Sporting Club de Bastia. À cette occasion, David Suarez et Fethi Harek, deux anciens Ruthénois se sont prêtés à l’exercice de l’interview croisé. Entretien.
Ils ont tous deux évolués sous les couleurs Ruthénoises et Bastiaises, David Suarez et Fethi Harek se sont exprimés avant la rencontre de ce samedi à Paul Lignon. Natif de Rodez, David a fait ses classes au RAF avant d’intégrer l’équipe senior en 1997. En 1999, il quitte le club pour le retrouver 15 ans après, de 2014 à 2016, où il terminera sa carrière de footballeur. Fethi a, quant à lui, disputé deux saisons sur le piton, de 2005 à 2007 avant de s’envoler sur l’île de beauté, où il évoluera durant 7 saisons sous le maillot Bastiais.
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Bonjour à tous les deux, à l’approche de la réception de Bastia, nous sommes partis à vos nouvelles. Tout d’abord, comment allez-vous et que devenez-vous aujourd’hui ?
David Suarez : “Bonjour à tous. Aujourd’hui, je suis au Clermont Foot 63, en charge de l’équipe réserve qui évolue en National 3. En Auvergne, je découvre une superbe région. Je me rapproche de ma famille et de mes enfants puisque mon fils joue notamment au RAF. Je continue mon apprentissage dans le monde de la post formation avec la réserve. La prise en charge d’une réserve professionnelle, c’est intéressant pour le développement d’un coach avec des problématiques diverses : le management des jeunes pros qui descendent, les jeunes qui émergent et un championnat senior qui n’est pas facile à manœuvrer dans la région lyonnaise, donc c’est très intéressant.”
Fethi Harek : “Bonjour à tous les supporters du RAF. Aujourd’hui, je vais très bien, je suis marié et j’ai quatre enfants. Je suis revenu dans la région lyonnaise où je suis gérant d’un foot indoor. On travaille bien et c’est l’essentiel.”
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Pour revenir dans le temps, pouvez-vous nous raconter votre expérience Ruthénoise ?
David Suarez : “Je suis Ruthénois de naissance, Rodez, c’est le club où j’ai fais mes premières classes. J’ai intégré le groupe national 2 quand j’étais U17, j’ai beaucoup appris avec les éducateurs du club et avec les anciens de l’épopée de Coupe de France 90, qui m’ont beaucoup aidé. Ce club m’a beaucoup apporté et m’a laissé de magnifiques souvenirs.”
Fethi Harek : “J’ai connu de très bons moments au RAF avec notamment deux montées en deux ans. La première avait été invalidée par la FFF, c’était un scandale d’état. Mais la deuxième année fut la bonne et on est monté en National. Cette expérience m’a apporté beaucoup de professionnalisme, car c’était la première saison où je m’entraînais le matin donc ça m’a permis de me professionnaliser, notamment sous la houlette de Greg Ursule, qui était un petit peu le grand frère.“
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Quels sont vos meilleurs souvenirs sous le maillot Ruthénois ?
David Suarez : “Il y a eu déjà de superbes souvenirs en équipe de jeune, avec notamment des exploits avec la génération 79. On avait réussi à battre les Girondins de Bordeaux, le MHSC, le TFC… Ce sont des souvenirs de mes classes U17/U18 qui sont toujours restés. Et en équipe première, c’est mes premiers pas avec les anciens : Bobek, Guitard, Solis… On a vécu des années délicates, mais cette énergie qu’il y avait au club pour mes débuts, c’est un super souvenir.”
Fethi Harek : “Je me souviens d’un match à Yzeure, le premier contre le deuxième. Le Kop Ruthénois s’était déplacé en force et les femmes de joueurs s’étaient déguisées et maquillées pour l’événement. C’était vraiment un match particulier. Et ensuite, c’est surtout la montée lors de ma deuxième saison. On avait terminé champions, trois ou quatre matches avant la fin du championnat. C’était vraiment la saison en elle-même qui était exceptionnelle, on avait surclassé le championnat.”
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Si vous devriez citer un joueur qui vous a marqué lors de votre passage au RAF, ce serait lequel ?
David Suarez : “Il y en a beaucoup qui m’ont marqué, mais si je devais en citer un, je dirais Philippe Bobek. C’était un ancien de la génération qui avait un état d’esprit remarquable et une grinta énorme. Il donnait beaucoup de conseils, et il avait énormément de passion qu’il a su véhiculer au sein de toutes les équipes dans lesquelles il a évolué. Un état d’esprit qui collait merveilleusement bien au RAF et qui doit perdurer.”
Fethi Harek : “Pour ma part, je ne dirais pas un joueur en particulier. Ce qui m’a le plus marqué au RAF sincèrement, c’était l’équipe, l’état d’esprit que l’on avait, on était une vraie famille. C’est pas forcément un joueur plus que l’autre, c’était vraiment l’état d’esprit collectif.”
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Comment avez-vous vécu votre passage sur l’île de beauté ?
David Suarez : “Pour ma part, ça a été ma Champions League. Je jouais plus trop à Sedan et on avait tenter ce pari là, avec Frederic Hantz. Ça a été deux saisons magnifiques. On est parti de rien, le club savait que si on ne montait pas, c’était le dépôt de bilan. On a survolé les débats et j’ai retrouvé le plaisir de jouer, dans une ferveur populaire énorme. Mes deux plus belles années de ma carrière footballistiques se sont déroulées à Bastia. De fil en aiguille, on a continué la deuxième année sur la même dynamique et on a réussi à faire remonter le club en Ligue 1. J’ai l’impression d’avoir redonné du bonheur aux gens, c’était un de mes objectifs fixés quand je suis arrivé : redorer l’image du club. J’ai marqué des buts, j’ai vécu de bons moments. Jouer au Sporting dans ce stade là, avec cette ferveur, c’était exceptionnel. Pour l’anecdote, la seule équipe contre laquelle on avait pas réussi à marquer, c’était Rodez, où on avait fait deux matches nuls, deux 0-0.”
Fethi Harek : “C’était une expérience magnifique, il y a eu beaucoup de hauts et de bas, avec une descente en national notamment. Après cette descente, Frederic Hantz est arrivé et on a fait des saisons extraordinaires. On est remonté en Ligue 2 puis en Ligue 1, on s’est maintenu deux fois en Ligue 1, on a ravivé la flamme dans le public, avec un Armand Cesari en feu. Pour l’anecdote, David était mon partenaire de chambre en déplacement lors de cette période là (rires). Le Sporting, c’est un club où il faut jouer, c’est magnifique. Je le conseille à tout le monde.”
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Quel œil portez-vous sur le club et sur son évolution ?
David Suarez : “On voit que le club est en train de se structurer dans le monde professionnel et dieu sait, si c’est difficile aujourd’hui. Quand je suis revenu à Rodez, il y avait l’entraîneur Peyrelade qui a pris en charge l’équipe avec Greg Ursule et le président Pierre-Olivier Murat. Ils ont construit petit à petit un club performant qui se structure de plus en plus pour pouvoir rester dans ce monde professionnel. Avec une génération de jeunes joueurs que j’ai vu aussi grandir, comme Joris, Rémy etc… De bons joueurs, entourés de bonnes personnes, qui ont véhiculé les bonnes valeurs. On ajoute à ça, ce climat de travail accompagné de la maîtrise dans la structure et l’organisation et on a un club qui se développe. Je souhaite de tout coeur que ce club continue de rester en Ligue 2.”
Fethi Harek : “Je suis venu les voir à Saint-Etienne, il n’y a pas très longtemps. Je sais que c’est une année pas facile avec quatre descentes, le maintien va se jouer sur les derniers matches mais j’y crois. Ils ont leur nouveau stade donc je pense que ça peut être un plus sur cette fin de saison. Il va falloir beaucoup donner sur ces derniers mois mais je suis confiant pour le RAF.”
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Avez-vous un pronostic pour la rencontre de ce samedi ?
David Suarez : “Je ne vais pas trop me mouiller, je vais dire 2-2. Mais je sais que la victoire est précieuse pour Rodez qui joue le maintien et pour Bastia qui joue la montée.”
Fethi Harek : “J’aimerai que le Sporting gagne car ils sont encore en course pour la montée. J’aimerai que le RAF gagne car se serait trois points importants pour le maintien, mais ce n’est pas possible (rires). Donc c’est difficile à pronostiquer… J’aimerai que les deux équipes atteignent leur objectif en fin de saison, ce serait une belle victoire pour les deux.“