Thomas Frette, préparateur athlétique du groupe Ligue 2 BKT du Rodez Aveyron Football, est le second invité de notre rubrique “À la découverte de” qui met en avant les acteurs forts de notre club. Entretien.
Au club depuis 11 ans maintenant, Thomas Frette, le Mayennais d’origine âgé de 34 ans, est responsable de la préparation athlétique de l’équipe première masculine du club. Arrivé lors de la saison 2011/2012, Thomas a connu sa première expérience professionnelle au sein du RAF et a évolué d’année en année au rythme du club. Pour notre rubrique, notre préparateur athlétique a accepté de dévoiler les secrets de son métier, d’évoquer l’évolution du club et enfin de nous parler de la gestion de cette trêve internationale inédite.
Il aura tout connu sur le Piton : de la CFA, au National, à la Ligue 2, en passant par des montées et des maintiens… Thomas est un fidèle du club depuis de nombreuses années. À tout juste 23 ans, et à la sortie d’un master en Ingénierie de la préparation physique effectué à Montpellier, il a dû s’adapter rapidement au monde professionnel. En effet, dès son arrivée, il a très rapidement été positionné à la tête de la préparation physique du groupe de Rui Pataca, entraîneur de l’époque, évoluant en CFA.
Aujourd’hui, Thomas a un poste à responsabilités et est en charge de deux missions principales. Sa première mission est de préparer les joueurs physiquement à pouvoir encaisser la charge de travail et répondre au projet de jeu du coach sur la saison en intégralité. La seconde mission est d’avoir le moins de blessés possible. Dans le cas contraire, Thomas et son préparateur adjoint (Guillaume Miquel), doivent faire le maximum pour que ces derniers reviennent le plus vite possible afin d’être au service du coach. Au quotidien, le préparateur physique est donc en lien permanent avec l’entraîneur, le kinésithérapeute, le docteur et le préparateur physique adjoint.
Interrogé sur les difficultés rencontrées et les avantages qu’elle offre, Thomas nous explique sa profession : “Une des difficultés premières de ma profession, c’est la nature des contrats et donc l’incertitude de l’avenir. On peut être emmené à bouger partout. Ensuite, personnellement, mon moral est mis à rude épreuve dans ma profession. Par exemple, mon humeur est toujours liée aux résultats. Quand je rentre chez moi le soir, si on a perdu, je peux être horrible à la maison… (rires). J’ai du mal à couper et à penser à autre chose. Enfin, je parlerais des blessures. Quand il y a un joueur qui a un pépin physique, on se remet toujours en question. On se demande tout le temps ce qu’on aurait pu faire de mieux etc… Au niveau des avantages, il y en a plusieurs. Je vis de ma passion depuis 11 ans maintenant, c’est un réel bonheur. Je suis très souvent sur le terrain, je travaille avec l’humain et non pas derrière un ordinateur, ça, c’est un vrai plaisir pour moi. J’ai de la chance d’avoir un staff et un club ouvert, je me suis fait des amis ici. On a vécu des moments exceptionnels et j’ai des souvenirs gravés en moi pour toujours (2 montées en 3 saisons, en National puis en Ligue 2, 3 maintiens en Ligue 2 BKT). Je crois que, réellement, je ne me verrais faire rien d’autre. Je pourrais faire ce métier jusqu’à ma retraite si c’était possible (rires).”
Concernant l’évolution du club depuis son arrivée en 2011, Thomas s’exprime : “On est parti de CFA où on s’entraînait que sur un seul terrain, on n’avait pas d’entraîneur adjoint et de kinésithérapeute, pas de salle de musculation non plus. Les déplacements se faisaient en minibus et on avait très peu de matériel. Depuis la montée en Ligue 2 BKT, le club s’est vraiment structuré. Aujourd’hui, on a une salle de musculation et un vestiaire à nous, un moyen de cryothérapie et des machines également. Le staff est beaucoup plus conséquent avec notamment la présence d’un préparateur physique adjoint et d’un analyste vidéo par exemple, mais aussi d’une cellule médicale (docteur, kinésithérapeutes, diététicienne…). Le club évolue d’année en année et les moyens humains et matériaux, avec.”
À l’approche de la trêve internationale inédite et de l’arrêt du championnat durant plus d’un mois et demi, Thomas nous évoque la gestion physique de cette trêve : “C’est inédit évidemment, donc il va falloir s’adapter. Les garçons ont 15 jours de vacances et reprendront le chemin de l’entraînement le 5 décembre. Par la suite, nous partirons en stage à Canet en Roussillon et nous disputerons également deux rencontres amicales face au Nîmes Olympique et au MHSC durant cette trêve. Enfin, nous reprendrons le championnat le 26 décembre face au FCSM. Il s’agira de trouver le juste milieu pour refaire une mini préparation sans trop cramer les joueurs, car par la suite, il faudra tenir jusqu’à début juin. Le but est d’aller vite à l’essentiel afin qu’ils soient frais pour la reprise de la Ligue 2 BKT.”